Les enseignements secondaires puis supérieurs se sont fortement développés jusqu’au milieu des années 1990. Cela s’est traduit par leur ouverture croissante à l’ensemble des milieux sociaux. Pour autant, des différences demeurent.
En 2023, 79 % des jeunes âgés de 20 à 24 ans possèdent un baccalauréat (
graphique 26.01). La démocratisation des études au cours du 20e siècle a permis à tous les milieux sociaux d’obtenir plus souvent un baccalauréat, en grande partie en raison de l’instauration d’un baccalauréat technologique en 1968 puis surtout d’un baccalauréat professionnel en 1985. 71 % des enfants d’ouvriers ou d’employés âgés de 20 à 24 ans ont le baccalauréat quand 53 % des 45 à 49 ans de parents ouvriers ou employés possèdent ce diplôme. En haut de l’échelle, cette progression s’observe également mais de manière légèrement moins marquée : 87 % des enfants de cadres, de professions intermédiaires ou d’indépendants âgés de 20 à 24 ans ont un baccalauréat, contre 75 % de ceux âgés de 45 à 49 ans, soit un taux multiplié par 1,2. Malgré la baisse des écarts entre milieux sociaux, les enfants ayant des parents cadres, de professions intermédiaires ou indépendants restent, à tous les âges, plus nombreux à être bacheliers.
Dans la continuité de l’expansion de l’enseignement secondaire, l’enseignement supérieur a beaucoup élargi son recrutement au début des années 1990. En 2020, 65 % des jeunes âgés de 20 à 24 ans ont eu accès à l’enseignement supérieur (en y ayant obtenu un diplôme ou non) contre seulement 46 % des personnes âgées de 45 à 49 ans (
graphique 26.02). Cette progression de l’accès à l’enseignement supérieur est là aussi plus forte pour les enfants issus des milieux sociaux les moins favorisés, de sorte que les différences entre milieux sociaux se sont réduites. En effet, parmi les jeunes âgés de 20 à 24 ans, 77 % des enfants de cadres, de professions intermédiaires ou d’indépendants étudient ou ont étudié dans le supérieur, contre 52 % des enfants d’ouvriers ou d’employés (soit 1,5 fois plus). Ce rapport est de 1,9 pour les personnes âgées de 45 à 49 ans (62 % contre 33 %).
En moyenne sur la période 2021‑2023, parmi les jeunes âgés de 25 à 29 ans, 67 % des enfants de cadres, de professions intermédiaires ou d’indépendants sont diplômés du supérieur, contre 36 % des enfants d’ouvriers ou d’employés (
graphique 26.03). En outre, les premiers obtiennent un diplôme d’un niveau plus élevé : sur la période 2021‑2023, 38 % d’entre eux sont diplômés d’un master, d’un doctorat ou d’une grande école, contre seulement 13 % des enfants d’ouvriers ou d’employés. En revanche, le taux de diplômés de l’enseignement supérieur court professionnalisant varie peu selon le milieu social : 10 % des enfants de cadres, de professions intermédiaires ou d’indépendants ont obtenu un
BTS ou un
DUT, proche des enfants d’ouvriers ou d’employés (11 %). En dix ans, le taux de diplômés de l’enseignement supérieur des jeunes âgés de 25 à 29 ans a augmenté de 6 à 8 points quelle que soit la catégorie sociale. Cependant, la part de diplômés de master,
DEA,
DESS et doctorat a doublé dans les milieux favorisés et augmenté de moitié dans les milieux ouvriers ou employés.
Enfin, les enfants issus de milieux moins aisés quittent plus souvent l’enseignement supérieur sans avoir obtenu un diplôme. Sur la période 2018‑2020, parmi les jeunes âgés de 25 à 29 ans ayant étudié dans le supérieur, c’est le cas de 19 % des enfants d’ouvriers ou d’employés mais de seulement 9 % des enfants de cadres, professions intermédiaires ou indépendants.